Une première depuis 10 ans, la Belgique est à nouveau exportatrice nette d’électricité. Cette information, issue des chiffres annuels publiés par le gestionnaire du réseau de transport d’électricité à haute tension, Elia, est très encourageante pour le secteur.

Plusieurs facteurs sont à l’œuvre pour expliquer ces résultats positifs belges : l’accroissement de la production renouvelable, la meilleure disponibilité du parc nucléaire, le retour sur le marché de certaines centrales gaz et la diminution de la demande qui auront permis à la Belgique d’exporter, en 2019, 2,1% de sa production.

Revenons sur les évolutions les plus marquantes.

Une production renouvelable record

En 2019, 13,7% de l’électricité produite était issue de sources renouvelables (principalement à partir des éoliennes off-shore, on-shore et des panneaux photovoltaïques) alors que la part du renouvelable ne représentait que 11,8% du mix électrique belge en 2018.

Source : Elia

Le mois de décembre, qui a été particulièrement venteux, a connu un record de production d’électricité renouvelable : 1,17 TWh produit en un mois, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 334.000 ménages. Cette production a permis de couvrir 16% des besoins en électricité belges du mois de décembre, un record jamais atteint en Belgique auparavant.

Une production renouvelable tirée par l’éolien off-shore

Cette croissance de la production renouvelable est principalement drivée par le développement de l’éolien off-shore. En 2019, 4.700 GWh d’électricité ont été produits en mer. En 10 ans, la capacité de production de l’éolien off-shore a cru de manière exponentielle. La capacité de production est passée de 30 MW en 2009 à 1.556 MW en 2019. Cette dernière année compte la plus forte hausse en termes de capacité de production installée grâce au lancement du 6ème parc éolien off-shore. Le parc Norther a ainsi accueilli 44 nouvelles éoliennes en mer d’une puissance nominale de 8,4 MW.

La fédération du secteur, Belgian Offshore Platform, se montre confiante en l’avenir puisqu’en 2020, deux nouveaux parcs seront construits : Northwester II (219 MW) et Seamade (487 MW). La mise en service de ces 2 nouveaux projets en Mer du Nord belge permettra d’atteindre une puissance installée de 2.262 MW. A titre de comparaison, Doel 3 dispose d’une puissance de 1.006 MW et Doel 4 de 1.039 MW.

Source : Belgian Offshore Platform

Une disponibilité nucléaire en hausse

Le deuxième facteur qui a induit une exportation nette d’électricité : le taux élevé de disponibilité des outils de production nucléaire qui a permis de stabiliser la production électrique après une année 2018 tourmentée. Ainsi, la production nucléaire représentait 48,8% du mix énergétique belge 2019 alors qu’il était descendu au plus bas en 2018 (31,2% du mix électrique belge).

Une baisse de la consommation électrique

Enfin, la baisse de la consommation électrique a également joué en faveur des bons résultats belges de 2019. Toujours selon les chiffres d’Elia, la consommation d’électricité en Belgique en 2019 a baissé pour atteindre son plus bas niveau depuis 6 ans. En 2019, la Belgique a consommé 84,7 TWh d’électricité contre 87,5 TWh en 2018. Ces résultats positifs trouvent leur origine dans les gains en efficacité chez les ménages et dans les entreprises.

Toutefois ces bons résultats sont à nuancer. En effet, Elia s’attend à une augmentation de la consommation électrique dans les prochaines années, due à l’électrification croissante des sociétés et notamment le déploiement de la mobilité électrique et l’usage des pompes à chaleur pour le chauffage des bâtiments.