Quelle place prend une éolienne dans le paysage ? Est-il possible d’objectiver la vision que nous avons de celle-ci ? De manière générale la perception visuelle par l’œil humain d’un objet est conditionnée par sa taille, sa forme, sa couleur et sa texture mais également par la distance qui le sépare de l’observateur.
Cette dimension ou hauteur est dite apparente ou relative est à la base même de la composition des plans et photomontages paysagers.
Allons dans les détails et prenons des exemples
En effet, la place d’un objet dans notre champ de vision est déterminée par sa hauteur réelle mais également par notre distance d’observation. Si le rapport entre ces deux paramètres est constant alors la perception d’objets même différents sera toutefois similaire.
Dès lors, une éolienne de 150m en bout de pale observée à 600m (distance minimale à laquelle peut se trouver une éolienne par rapport à une habitation selon les réglementations actuelles) s’apparente à :
- Un arbre de 25m situé à 100m ;
- Une maison de 10m située à 40m.
Le rapport de 1 pour 4 étant conservé (1 = hauteur de l’objet et 2 = la distance d’observation), l’encombrement lié à ces obstacles à nos yeux est identique.
Il est par ailleurs possible de calculer la hauteur apparente d’un objet dans notre espace visuel, à savoir la place verticale occupée par celui-ci dans notre champ de vision. La hauteur apparente est évaluée en pourcentage par rapport à notre angle maximum d’observation verticale qui est de 120 degrés lorsque nous levons la tête au maximum.
L’éolienne décrite ci-dessus ayant une hauteur réelle de 150m en bout de pale s’élèvera à un angle de 14 degrés. Elle va alors occuper un peu moins de 12% de notre champ de vision. Mathématiquement, cette observation est décrite et validée par le théorème de Thalès.
Dans certaines de nos études, nous faisons appel à l’outil d’«hauteur apparente » afin de pouvoir comparer sur une même base les éoliennes entre elles et ce, en tenant compte de leur environnement et implantation.
Il est finalement intéressant de noter, que selon l’angle d’observation, un arbre peut donc être perçu comme « plus grand » qu’une éolienne et même la cacher. Ce phénomène est particulièrement remarquable dans un contexte où certains nouveaux projets éoliens s’orientent vers les forêts de résineux.