Qui dit projet éolien, dit étude d’incidence

Le développement d’un projet éolien nécessite la réalisation d’une étude d’incidence environnementale par un bureau d’études (BE) agréé par la Région Wallonne.

Cette étude vise à évaluer l’intégration du parc éolien dans son environnement direct et indirect, que ce soit au niveau biologique, paysager, acoustique, humain ou encore urbanistique. Afin d’évaluer les impacts biologiques du projet et la sensibilité du site au niveau de certaines espèces, des inventaires sont réalisés sur la faune (avifaune, chiroptères, etc) et la flore (lichens, éléments bocagers, etc).

Une fois que les inventaires biologiques ont été réalisés, le BE doit évaluer l’impact que pourrait avoir la mise en place d’un parc éolien sur le site en question. Des modifications dans l’implantation sont d’abord envisagées puis des solutions permettant de compenser au maximum les impacts évalués et/ou résiduels sont ensuite proposées. 

Ce qui caractérise une mesure de compensation

Les mesures de compensation font partie intégrante du dossier de demande de permis sur base d’un protocole défini par le DNF (Département de la Nature et des Forêts) et le DEMNA (Département de l’Etude du Milieu Naturel et Agricole).

Le DNF décrit les mesures de compensation comme les actions positives pour la biodiversité mises en œuvre pour contrebalancer les impacts résiduels d’un projet sur l’environnement. Une fois que le rayon et la superficie de mise en place de celui-ci sont déterminés, le porteur du projet investigue donc les emplacements les plus adéquats en fonction de ses connaissances du site.

Les mesures de compensation doivent répondre aux caractéristiques suivantes :

  • Concerner la ou les espèce(s) et/ou habitat(s) pour lequel l’impact a été identifié ;
  • Contrebalancer les dégâts occasionnés ;
  • Respecter dans la mesure du possible un principe de proximité lorsque cela se justifie ;
  • Être accompagnées d’un cahier des charges clair et précis pour la mise en œuvre ;
  • Être opérationnelles au moment où l’impact négatif devient effectif, en général avant l’implantation des éoliennes.

Les différents types de mesures de compensation

La plupart des parcs éoliens en Wallonie sont développés en zone agricole et peuvent impacter certains oiseaux de plaine (différentes espèces de busards et de bruants, la Bergeronnette printanière, le Vanneau huppé, l’Alouette des champs, le Hibou des marais, la Caille des blés, le Milan royal et le Perdrix gris).

Pour contrebalancer l’impact potentiel des éoliennes, plusieurs solutions peuvent être envisagées :  un maintien de couverts nourriciers durant l’hiver, des tournières enherbées permanentes, des bandes tampon le long des cours d’eau, l’implantation de haies avec une banquette herbeuse, des mesures favorisant la nidification du Vanneau huppé ou encore la création de prairies de fauche extensives favorables au nourrissage des milans.

 

Mesures les plus classiques en faveur des oiseaux des plaines agricoles : Couvert nourricier bordé de bandes enherbées (source : photo issue d’une EIE CSD)

 

Dans le cadre d’impacts détectés sur les oiseaux d’eau (différentes espèces de cigognes et d’aigrettes), une mare ou une prairie humide peut être créée ou restaurée afin d’attirer les espèces impactées par l’implantation du parc éolien.

Certaines zones forestières peuvent par ailleurs se prêter à l’installation d’éoliennes, notamment les cultures de résineux à faible valeur de biodiversité. Les mesures de compensation envisageables sur ce type de milieu consistent par exemple à créer ou restaurer des zones forestières en vue de leur mise en réserve naturelle. 

Plan d’aménagement de mesures de compensation dans un milieu forestier

Dans le cas de certaines espèces de chauves-souris jugées sensibles à l’éolien, les machines peuvent être bridées et arrêtées lorsque les conditions climatiques sont jugées favorables à leur activité. Ceci peut notamment expliquer pourquoi, sous certaines conditions climatiques, des machines soient à l’arrêt alors que le vent souffle.

Partie intégrante de tout projet éolien

En général, des mesures de compensation sont mises en place pour une surface allant de 0 à 3 hectares par éolienne implantée. Elles ont pour objectifs de favoriser le maintien ou la revalorisation du biotope local et de palier à la perte d’habitat qui peut résulter de la mise en place d’un parc éolien.

Ces solutions font partie intégrante de la réflexion des porteurs de projets sur l’implantation d’éoliennes et l’équipe de WattElse, pleinement engagée dans la transition énergétique de demain,  a à cœur de conseiller ses clients dans ce domaine afin de préserver au mieux la faune et la flore quel que soit le site de production d’énergie renouvelable.

 

Source : Simar J., Kervyn T., Lamotte S., Liégeois S., Bizoux J-P. Projets éoliens – Note de référence pour la prise en compte de la biodiversité. DGO3 – Agriculture, ressources naturelles et environnement, 2012.